Meurtre d’un prêtre en Afrique du Sud : les évêques dénoncent une "pandémie" de meurtres

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Le père Paul Tatu Mothobi a été retrouvé mort le 27 avril 2024, tué par balle. Pour les évêques de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC), il ne s’agit pas d’un incident isolé, mais plutôt "un exemple affligeant de la détérioration de l'état de la sécurité et de la moralité en Afrique du Sud".

Le 27 avril, le long de la route qui va du Cap en Afrique du Sud à Beit Bridge, ville frontière avec le Zimbabwe, le père Paul Tatu Mothobi est retrouvé mort dans une voiture.

Cet ancien responsable des médias et de la communication de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC), qui préparait un doctorat en communication à l’Université de Johannesburg aurait reçu une balle dans la tête. Selon le supérieur provincial, "le père Paul s'est trouvé accidentellement témoin d'un féminicide". Le religieux a expliqué que le meurtrier aurait forcé le prêtre "à monter dans une voiture, où il a été abattu d'une balle dans la nuque pour éliminer son témoignage" rapporte Vatican News.

Le directeur de l'Institut Denis Hurley pour la paix (DHPI) de la Conférence des évêques d'Afrique australe, Johan Viljoen, s'est déclaré "profondément choqué par l'assassinat du père Paul". Il se souvient "d’une âme douce et gentille, animée d'un grand amour pour l'humanité".

Dans un entretien avec Crux, Johan Viljoen estime que le père Paul Tatu Mothobi a été victime de la violence endémique qui sévit en Afrique du Sud, et qui est alimentée par la police elle-même.

"Personne n'est en sécurité en Afrique du Sud et le gouvernement ne fait rien pour améliorer la situation. Ils ont perdu le contact avec les gens qu'ils prétendent représenter, ne pensant qu'à s'enrichir. La police n'est pas la solution. Elle fait partie du problème. Demandez à n'importe quel étranger : il vous dira qu'il est agressé et volé par la police presque quotidiennement."

Dans une déclaration collective publiée le 29 avril, les évêques catholiques d'Afrique australe se sont déclarés choqués par l'assassinat du prêtre et ont présenté leurs condoléances à sa famille. Pour eux, le meurtre du père Paul n’est pas un incident isolé, mais plutôt "un exemple affligeant de la détérioration de l'état de la sécurité et de la moralité en Afrique du Sud".

En effet, les meurtres de chrétiens se multiplient en Afrique du Sud. Le 13 mars 2024, un prêtre zambien, le père William Banda, de la Société Saint-Patrick pour les missions étrangères a été abattu alors qu'il s'apprêtait à célébrer la messe dans la cathédrale de Tzaneen, au nord du pays.

De même le 12 mars, trois moines coptes égyptiens - les pères Takla Moussa, Minah ava Marcus et Youstos ava Marcus - ont été assassinés à l'intérieur d'un monastère en Afrique du Sud.

Alors que l'Afrique du Sud est l'un des pays les plus violents au monde et les lieux de culte ne sont pas épargnés par la criminalité, Mgr Sithembele Sipuka, le président de la SACBC a appelé au calme :

"Au nom des évêques, j'appelle toutes les personnes responsables de ces meurtres à s'abstenir de penser qu'elles peuvent faire ce qu'elles veulent de la vie des gens. La vie appartient à Dieu et personne n'a le droit de la prendre à sa guise."

Constatant que le meurtre de citoyens était devenu "une pandémie", les évêques ont promis que l'Église était prête à collaborer avec l'État pour endiguer la vague de meurtres en Afrique du Sud.

Jean-Benoît Harel

Crédit image : Shutterstock / hyotographics

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